Un bilan carbone : pourquoi et comment ?

Le bilan carbone, qu’est-ce que c’est ?

Chez HomeExchange, nous réalisons de manière volontaire notre bilan carbone depuis 2019, en affinant notre méthode de calcul d’année en année.

Coordonné par l'association Bilan Carbone et l'ADEME (Agence française pour la transition écologique), le bilan carbone est une méthode de calcul des émissions de gaz à effet de serre d'une entreprise. Réaliser son bilan permet d’obtenir les ordres de grandeur sur les postes de carbone les plus émetteurs, et de mettre en place un plan d’action afin de s’améliorer.

Vous souhaitez en savoir plus sur le fonctionnement d’un bilan carbone et sur la méthodologie et le périmètre d’activité utilisé pour HomeExchange ? N’hésitez pas à consulter l’article de notre bilan carbone 2022. (Et pour les résultats 2023, c’est par ici !)

Un bilan carbone réalisé en autonomie… et amélioré en continu !

Après avoir utilisé des outils externes, nous avons en 2022 été accompagnés par OuiAct, un cabinet reconnu pour son expertise en stratégie climatique, qui nous a aidé à construire un outil de mesure davantage adapté à nos spécificités, en s’appuyant sur la méthode Bilan Carbone®.

Grâce à cet outil, nous pouvons aujourd’hui réaliser notre bilan carbone, tout en soumettant notre bilan à OuiAct, afin qu’il soit validé par une entreprise experte.

Cette année, nous avons de nouveau collaboré avec OuiAct, afin de moderniser l’outil, mais également pour le mettre à jour avec les facteurs d’émission les plus récents.

Résultats et enseignements clés de notre bilan carbone 2024

Les résultats par périmètre d’émissions

D’après nos estimations, HomeExchange a été responsable en 2024 de l’émission d’environ 866 000 tonnes de CO2e, soit une moyenne de 648 kilos de CO2e par invité·e HomeExchange.

Cela représente une évolution de +32 % par rapport à 2023, une augmentation significative, mais inférieure à la croissance de notre nombre de voyages, et surtout bien inférieure à la croissance que nous enregistrions l’an dernier (l’année 2023, nous avions observé une hausse de nos émissions de 71 % par rapport à 2022).

Répartition de nos émissions de CO2e par poste d’émissions

Comme l’on pouvait s’y attendre — et cela s’accentue logiquement année après année — ce sont désormais 99,9 % de nos émissions de gaz à effet de serre qui proviennent des émissions liées aux voyages des membres de HomeExchange. Presque 80 % de cet impact est lié aux déplacements.

Impact de la communauté : des émissions qui augmentent moins vite que le nombre d’échanges

En 2024, nous avons observé une belle augmentation du nombre d’échanges réalisés par notre communauté. Pourtant, notre empreinte carbone n’a pas suivi la même courbe, ce qui est une bonne nouvelle.

Evolution du nombre d’échanges et des émissions de CO2e

Mais alors, comment expliquer que nos émissions de CO₂ progressent moins vite que le nombre d’échanges réalisés ?

  • Une réduction de la proportion d’échanges lointains

Cette évolution s’explique en grande partie par une baisse (1 point) de la proportion de voyages longue distance (plus de 3 000 km).

Ces trajets en avion long-courrier pèsent très lourd dans notre bilan carbone. À titre d’exemple, un aller-retour en avion entre Paris et New York émet près de 2 tonnes de CO₂ par personne — soit autant que des dizaines de trajets en train ou en voiture partagée sur des distances plus courtes. Ce sont donc ces voyages qui "plombent" notre bilan carbone.

💡
Enseignement :

En réduisant, même légèrement, la part des voyages lointains, nous réduisons mécaniquement l’empreinte carbone moyenne d’un échange. Résultat : la courbe de nos émissions continue d'augmenter, mais moins vite que celle de notre activité. C’est une bonne nouvelle, et une preuve que des choix individuels — comme opter pour une destination plus proche ou privilégier un mode de transport bas carbone — ont un impact réel.

Part du nombre d’échanges et du CO2e associé, selon distance
  • La fréquence des voyages, un facteur clé d’impact

Dans le cadre de ce bilan carbone, nous nous sommes intéressés à la décomposition des émissions selon le nombre de voyages réalisés par chaque membre. Cette approche permet de mieux comprendre comment la fréquence des échanges influence l’impact global.

CO2e selon fréquence des voyages
💡
Enseignement :

En 2024, 26 % des membres ont réalisé 4 échanges ou plus dans l’année. Ils sont en revanche responsables de 51 % des émissions de CO2e liées aux transports.

Lorsque ces voyages sont effectués en mobilité bas-carbone (train, covoiturage, etc.), leur impact reste limité. En revanche, une part de ces séjours sont réalisés en avion, que ce soit pour des courts ou des longs séjours, ce qui augmente logiquement fortement l’empreinte carbone du membre.

Un vol émet autant, qu’il s’agisse d’un séjour de 3 jours ou de 3 semaines. Voyager moins souvent, mais plus longtemps, mais aussi moins loin, permet de limiter son impact annuel, tout en favorisant des expériences plus immersives, et souvent plus enrichissantes.

Émissions du siège : une empreinte carbone qui décroît, après une mise à jour de la méthodologie

Le bilan carbone lié aux activités de notre siège s’élève à 812 tCO2e, soit une diminution de 36 % par rapport à 2023. Nous allons revenir sur les différentes raisons qui expliquent cette baisse conséquente.

CO2e par poste d’émission – 2024 vs 2023

Principaux résultats et enseignements concernant les émissions liées à notre siège

  • Une mise à jour des facteurs d’émission

La baisse conséquente des émissions liées à notre siège s’explique en partie par la mise à jour récente des facteurs d’émission de l’ADEME, que nous avons intégrée dans notre outil.

Résultat : certaines catégories de notre empreinte ont été positivement réévaluées, les anciens facteurs étant dans certains cas considérés comme surestimés. Cette baisse ne reflète donc pas forcément une baisse réelle de nos activités, mais plutôt une amélioration de la précision des données utilisées.

💡
Enseignement :

Ces ajustements méthodologiques rendent la comparaison avec les années précédentes délicates, mais ils nous permettent de repartir sur une base plus fiable et cohérente pour les années à venir. La partie “Empreinte de la communauté” est quant à elle réalisée à méthodologie égale, et représente le plus gros de nos émissions, la comparaison globale versus 2023 reste donc pertinente.

  • Un calcul plus fiable pour les émissions liées à la télévision

Dans une démarche d’amélioration continue, nous avons souhaité sortir du mode de calcul monétaire pour certaines catégories, notamment celle de la publicité TV, qui représente l’un de nos plus gros postes d’émission. Nous avons identifié une étude de référence nous permettant de nous baser sur des données physiques (CO2e par exposition à un spot TV), et non plus sur les euros dépensés.

💡
Enseignement :

Même avec ce changement de méthodologie, l’impact carbone publicitaire reste conséquent. Avec le développement de notre présence à l’international, continuer d’améliorer la mesure de ce poste est clé. Au-delà de la diffusion, le tournage de notre prochain spot sera tourné aussi localement que possible, pour en limiter l’impact.

  • Un impact maîtrisé malgré l’agrandissement de l’équipe

En 2024, l’équipe a bien grandi, passant de 105 salarié·e·s à 134 ! Malgré cela, nous avons su contenir certains postes d’émissions, notamment ceux liés aux déplacements professionnels et à l’impact de notre séminaire annuel.

💡
Enseignement :

Les engagements se vivent aussi dans les gestes du quotidien, et nos cofondateurs sont d’ailleurs les premiers à montrer l’exemple :) L’un d’eux a ainsi choisi le train pour relier Paris à Madrid pour se rendre à une interview, illustrant notre engagement collectif en faveur de la mobilité bas-carbone.

Les prochaines étapes pour 2025

Notre enjeu principal : la mobilité

Le bilan est clair : les transports représentent la majeure partie de notre impact environnemental, et avec la croissance de notre communauté, la mobilité durable est plus que jamais une priorité.

Voici un aperçu des actions mises en place en 2024 :

  • Une grande campagne de calcul d'empreinte carbone pour la journée de la Terre (Près de 8000 empreintes réalisées !)
  • Un concours d’écriture sur le voyage durable (Plus de 800 participations :) )
  • Mise en place d’un comparateur carbone pour les transports sur le site
  • Création d’un filtre pour pouvoir rechercher des échanges accessibles en transport en commun
  • Mise en avant de notre charte du voyage responsable sur le site

En 2025 :

  • Nous menons un projet de recherche académique pour améliorer la mesure des émissions de transport, et trouver des moyens pour faire évoluer les comportements
  • Nous développons une foule de contenus pour faciliter le voyage en train
  • Nous sommes en pleine discussion pour mettre en place un partenariat avec un acteur de la mobilité bas-carbone
  • Nous préparons une opération autour… du vélo !
  • Et bien d’autres :)

On vous écoute !

Si vous lisez encore, c’est que le thème du carbone vous passionne autant que nous !

Vous avez une idée, une astuce ou un projet pour favoriser des déplacements plus durables lors des échanges de maisons ? Que ce soit un moyen original de voyager bas carbone, une initiative à partager, ou un service innovant à développer, nous voulons vous entendre !

👉
Partagez vos idées, vos expériences ou vos envies pour :
> Encourager les échanges proches et accessibles sans avion
> Favoriser l’utilisation du train, du vélo, ou d’autres transports propres
> Proposer des outils ou services pour faciliter la mobilité durable
> Toute autre proposition qui pourrait inspirer notre communauté

Écrivez-nous à l’adresse impact@homeexchange.com !

En conclusion

Nous sommes fier·ères d’avoir amélioré notre outil de bilan carbone en y intégrant les dernières données de l’ADEME, renforçant ainsi la précision et la transparence de notre suivi.

Même si la tendance observée cette année est encourageante par rapport à l’an dernier, nous savons qu’elle reste fragile et dépend de nombreux facteurs extérieurs.

Dans un contexte de reprise intense du trafic aérien post-pandémie, notre responsabilité est plus grande que jamais. Le tourisme représente désormais 9 % des émissions mondiales, et ses émissions continuent de croître plus vite que celles des autres secteurs.

Il serait tentant de considérer que le changement viendra des autres — des politiques publiques, des évolutions de comportement ou des innovations technologiques. Mais pour transformer réellement les pratiques, chacun a un rôle à jouer. En tant qu’acteur du tourisme, nous devons assumer notre part, en facilitant l’accès à des alternatives concrètes et en valorisant les choix de voyage plus durables.

C’est en rendant ces options plus simples, plus visibles et plus désirables que nous pourrons contribuer à faire évoluer les habitudes et promouvoir un tourisme — réellement — plus responsable.